AU SUJET D'ADONIS
COPRODUCTION THEATRE D’ART INSTITUT DU MONDE ARABE CREATION THEATRE DE LA CITE INTERNATIONALE FEVRIER-AVRIL 1991 THEATRE DE LA CITE INTERNATIONALE PARIS
Un cristal, une parole qui se briserait à toute résonance trop brutale…
(ADDAWLIYA International)
Un trouble puissant ; un lien légitime avec la tragédie du pays déchiré par la guerre…
(LIBERATION)
Une harmonie rare sur les scènes du théâtre contemporain…
(LA REVUE DU LIBAN)
Ne sais-je pas assez combien, chez ceux qui s’aiment,
De troubles, de tourments les traits de l’amour sèment ? Ne sais-je pas assez ce qu’est d’être Adonis ? Moi, le malheur de ceux dont je suis né le fils… Moi, tout au vain récit de cette nuit funeste A la faveur de quoi fut consommé l’inceste… AU SUJET
D'ADONIS commentaires « J’ai lu avec joie de bout en bout, ce beau travail de poésie musicale. Tout y est passionnant : les rythmes, les rimes, les mariages consonants ou dissonants des sonorités et des idées. »
Olivier MESSIAEN
« J’ai lu votre œuvre. Je l’ai trouvée belle. Vous me dites avoir du théâtre une idée, qui vous empêche d’en aimer les manifestations courantes. Cela me touche profondément. On a en effet son théâtre en soi-même. Et je pense que les vrais écrivains de théâtre sont ceux qui n’ont jamais imaginé de répondre à la demande ou à la commande de leur temps. Ainsi Racine, Claudel, Tchékov…»
Antoine VITEZ
« Je suis heureux de voir ainsi partagé mon amour de la couleur et de la nature… Et pourtant oui, tout effort vers la perfection conduit à la solitude : avancez en solitaire, osez être vous ! »
Fernando GUALTIERI
« Je suis heureux de voir ainsi partagé mon amour de la couleur et de la nature… Et pourtant oui, tout effort vers la perfection conduit à la solitude : avancez en solitaire, osez être vous ! »
Fernando GUALTIERI
« Imaginez une langue pure, et claire jusque dans son cœur même ; une poésie française comme jamais entendue depuis des décennies - depuis le temps où je récitais Racine, Mallarmé, Valéry… »
Edouard TARABAY
« L’auteur et les interprètes portent ce très beau texte comme on porte son âme, avec la pudeur des générations meurtries… »
Jean-Pierre DELIFER
AU SUJET
D'ADONIS le son-couleur par Hassan HAMADE
… Ainsi, Antoine Vitez, aviez-vous aimé la pièce au point d’écrire à son auteur, et de lui proposer une lecture publique d’Adonis par les acteurs de la Comédie Française. Vous lui dîtes votre goût pour la langue. Vous lui prédîtes « un retour de l’alexandrin ». Aussi fûtes-vous d’autant plus étonné, lorsque Louis Latourre vous fit observer que la composition d’Adonis représentait neuf années de travail. « Les chemins du retour ne sont pas les miens » confirma-t-il.
La pièce est tout entière fondée sur le son « IN » - une voyelle nasale que l’auteur affectionne - et sur ce qu’il entend comme ses variantes : « AIN », « AIM », « IM », « EIN », « (Y)EN »… Vous ne l’aviez pas remarqué à la lecture. (A la première lecture je l’avoue, cette particularité ne m’avait pas frappé moi-même. L’effet s’en fait sentir d’abord inconsciemment.) Que ce soit dans le TAIN du miroir, dans le TEINT du visage ou dans le THYM de Provence, Louis Latourre perçoit toujours ce qu’il nomme des vibrations colorées, des miroitements, comme « d’un beau bleu-vert cendre, à dominante cendrée mais variable ». Le son « UN » nous dit-il en diffère par l’attraction de l’ « U » qu’il contient et sous-entend, vers « un bleu-vert un peu plus accusé ». Le son « YN », un peu moins… Olivier Messiaen a souvent évoqué cette déviation sensorielle, appelée synesthésie ou synopsie, comme sous-tendant ses compositions musicales. Latourre put expliquer la sienne au musicien, et échanger ses impressions avec le vieux maître à plusieurs reprises. Extraites d’une lettre datée de juin 2000 et adressée à Vladimir Volkoff , ces quelques lignes éclairent plus particulièrement le rapport son-couleur au regard de la composition d’Adonis : « La nasale « AIN » ou plutôt, le son moyen entre « IN » et « A » (qui n’est pas dans notre langue identifié avec précision, même dans certaines prononciations régionales ou, dénasalisé, il paraît frôler le son « È » [E accent grave]), le son « AIN » me semble approcher l’expiration légèrement timbrée, le souffle, - toutes langues humaines confondues, - l’anima, l’anemos, dont la fleur d’Adonis se souvient. « Tant de subjectivité doit heurter le phonéticien ! La spectrographie ne me donne pas vraiment tort pourtant, lorsqu’elle fait de ce bleu-vert cendre l’exact milieu du spectre d’émission solaire, comme je fais du son « AIN » le juste milieu des voyelles françaises et peut-être humaines, et la traduction sonore de cette couleur aimée. »
N’est-ce à toi qu’Aphrodite appartient âme et corps ?
A toi qu’elle a promis sa plus divine étreinte ? Enfant ne sois point sourd à sa funeste plainte : Ce vent lui, nous promet les plus affreux hivers. Il ne faut point tarder ; mes bras te sont ouverts… Il n’est plus rien de moi, rien que tu doives craindre : Ne veux-tu pas du moins entre les tiens m’étreindre, Ou me laisser enfin, enfin, bel Adonis, Moi-même entre les miens étreindre le seul fils D’un arbre (…) (Adonis © Théâtre d’Art Paris 1997-2008)
|